Marathon de la baie du Mont St Michel

Arrivée au Mont Saint Michel

C'est l'écureuil qui mène l'allure ?
L'aventure de ce marathon commence dès le samedi matin (je vous épargne les quelques km de préparation). La voiture est chargée et nous partons vers 9h en direction du Mont Saint-Michel. Après un peu plus de 3h nous arrivons les premiers chez Jean Pierre et Michèle (qui ont vraiment l'accueil dans la peau : café et bouquet de fleurs donne le ton du Week-End). Le temps pour nous de découvrir la maison et Amédé arrive. De mon coté, je file installer notre palace (la toile de tente). 
Mon dossard
Une fois notre suite préparée nous partons vers Saint-Malo afin de rejoindre les derniers co-équipiers et d'aller chercher nos dossards. C'est vraiment fluide mais ensuite, il n'est pas facile de rester groupés dans ce village marathon. Finalement, chacun vaque à ses occupations et nous nous retrouverons tous à la sortie. De mon coté, je prend le temps de faire un tour des courses partenaires : je découvre "Roscoff to Roscoff" (un trail de deux jours avec bivouac et tout). Je prends également le temps de déposer un bulletin pour gagner un dossard pour le marathon de Vannes. 
Une fois sorti, j'essaye de contacter mon frère par téléphone mais finalement, notre synchronisation n'aura pas besoin d'accessoires modernes... Il est déjà en train de discuter avec Nadège (mon épouse) et mes enfants quand je les retrouve. Je rencontre ses partenaires de club, l'ambiance à l'air festive chez eux aussi... On papote un peu et on se donne rendez vous pour le lendemain. Les collègues de l'ESR vont visiter un peu St-Malo, nous choisissons la plage avec les enfants, histoire de jouer un peu dans le sable.
Préparation des pâtes le samedi soir
De retour chez Jean Pierre, on se lance dans notre pasta party et on échange de nombreux souvenirs de courses... Amédé me confirme qu'il sera mon meneur d'allure pour demain et Muriel se joint à nous car l'objectif de 4h30 lui convient bien. On projette donc de courir ensemble tous les trois même si je pense qu'un marathon reste une épreuve individuelle. C'est bien beau tout ça, mais le départ est fixé pour 6h15 demain matin, et je dois encore préparer mes affaires.
La dream team de l'ESR
Comme pour mon premier marathon, le réveil n'est pas utile le dimanche matin. Je m'habille rapidement et je prépare mon "Camelback" avec ma boisson isotonique (pour cette fois, ce sera Isostar). Le petit déjeuner est copieux et je laisse de coté mon "Gatosport" ... Mais ce n'est parce que j'ai presque 3 heures pour digérer qu'il faut que je me lâche sur la brioche :D  Nous partons à l'heure et nous arrivons rapidement au bus qui doit nous amener au départ. Je me retrouve à coté de Karl dans le bus... Nous formons un duo improbable car Karl est le plus rapide de notre expédition (autour de 3h20 sur marathon) et je suis le plus lent. Mais c'est tout l'esprit de la course à pied que l'on retrouve dans ce "duo" : on échange sur nos habitudes, nos courses passées. Je mange une portion de Gatosport avant que le bus ne nous dépose à Cancale. Nous marchons vers le départ (ça descend, on s'économise). 
Un intrus parmi parmi les coureurs de l'ASCAI
Je trouve rapidement mon frère et toute sa petite troupe, c'est l'avantage des courses avec peu de partants. On affine nos stratégies de course :D Nathalie (ma belle sœur) sera quelques centaines de mètres après le départ pour faire des photos... 
Petit message
Elle sera également juste avant la ligne d'arrivée. Le temps de discuter un peu avec mon frère, Amédé a "recruté" Erin, une coureuse qui fera la route avec nous. Un moment de silence est observé en mémoire des victimes du marathon de Boston... Après quelques secondes, la course à pied "reprend ses droits"... La musique d'attente est très "prenante", l'émotion m'envahi... Sans que je ne sache expliquer pourquoi, j'ai les larmes aux yeux... 
Le soleil est là...
Sur la ligne départ avec mon frère

Le marathon

C'est parti
Il est 8h30, le départ est donné et il ne me faudra que 3 minutes pour passer la ligne de départ (comparés aux 45 minutes du marathon de Paris)... Me voici parti à l'assaut de mon second marathon ;-)
KM 2 (13'22" +34") : Les hostilités commencent dès le départ, la grosse difficulté de ce marathon est une côte qui commence environ 500 mètres après le départ et qui monte (+36m selon mon GPS) jusqu'au 2° kilomètre. Nathalie est au rendez vous, pas très loin du pied de la côte. La côte est longue et je laisse un peu d'énergie dans les dépassement de coureurs plus lents que moi (si si, je promets qu'il y en avait !!!). Conformément à mes prévisions, je suis en "retard" par rapport à mon objectif au sommet de la côte... Tout va bien et de nombreux "Ca, c'est fait !!!" se font entendre dans le peloton ;-)
La montée est derrière nous
KM 3 (19'21" +09") : On commence à redescendre et ça se voit, on avance bien et on rattrape une bonne partie du retard pris dans la côte... Tout va bien et personne ne s'affole.
En plein effort
KM 5 (31'32" -28") : Après quelques "montagnes russes", nous sommes maintenant quasiment revenus au niveau de la mer. Le parcours fait une boucle pour emprunter une bretelle d'accès et voit bien que le peloton est étiré. Nous sommes maintenant en avance sur l'objectif. Nous arrivons au premier ravito, je ralenti et je cours au milieu de la route pour "attendre" les copains.
KM 10 (1h03'17" -42") : Nous sommes maintenant en bord de mer, les paysages sont agréables... La mer à gauche, quelques habitations à droite... Il y a aussi de vieux moulins réhabilités en habitations : original, mais certainement bien galère à meubler. Le rythme est très bon, une toute petite avance... Ça papote dans notre groupe (peut être un peu trop). Pat (du club de mon frère) nous a rejoint... Elle fera un bout de route avec nous.
Un moulin sur le parcours
KM 15 (1h34'44" -75") : On longe la mer depuis un bon moment, c'est marée basse. C'est toujours tout droit mais les changements de paysages permettent d'éviter la monotonie. Nous formons toujours un groupe plus ou moins homogène. Le rythme est toujours bon, l'avance continue d'augmenter légèrement.
KM 20 (2h06'34" -85") : Nous sommes passé par la Maison de la Baie du Mont Saint Michel... Une petite boucle pour aller chercher des huîtres et on retrouve la route qui longe la mer. Le groupe mène la vie dure à Amedé qui fait souvent à la "navette" entre Muriel et moi.On avance toujours bien, on a mieux gérer sur cette portion car l'avance n'a pas trop augmenté... Il ne reste plus qu'à conserver ce petit matelas ;-)
Avec Erin et Muriel... Seuls au milieu de nulle part
SEMI (2h13'26" -95") : Tout va bien, nous sommes dans CHERRUEIX... C'est changement de coureur pour les duos... Il va y avoir des coureurs frais mais attention à ne pas s'emballer.
KM 25 (2h38'32" -86") : Nous avons quitté les villages du bord de mer pour emprunter les sentiers parmi les polders. Ça tourne un peu et ça fait du bien... Le groupe commence à s'éparpiller... Je n'attends plus vraiment aux ravitos car tous ces faux rythmes finissent par me casser les pattes... Je commence à avoir des "soucis" alimentaires : le sucre de mon Isostar me donne soif et je ressens une gène au niveau de l'estomac... J'alterne l'Isostar avec de l'eau par petites gorgées afin de ne pas trop remplir mon estomac. J'ai un peu ralenti mais il n'y a pas de quoi s'alarmer pour le moment...
KM 30 (3h10'40" -78") : Nous sommes toujours dans les polders... Amédé, Muriel et Pat sont derrière moi. Erin semble préférer la stabilité de mon rythme, elle est toujours avec moi. Justement, mon rythme reste assez stable même si mon avance se réduit un peu... Il suffit d'aller au bout à ce rythme là ;-) Mon hydratation est maintenant basée sur les bouteilles d'eau fournies par l'organisation, je ne bois plus beaucoup d'Isostar. Ma situation gastrique reste stable
KM 35 (3h43'14" -34") : Encore des polders... Nous avons traversé quelques villages et Erin a fait un break car sa famille était sur le bord de la route. J'ai préféré continuer mon chemin, je ne sais pas combien de temps elle va rester. Mon avance a bien fondu et je sens que la fatigue est bien là. Je traîne toujours mon mal de ventre mais la situation reste stable.
KM 36 (3h49'56" -16") : Je me suis arrêté quelques secondes au ravito du 35° km et j'ai tenté un verre de glucose. Je suis surpris par son gout rafraîchissant (à la menthe) et peu sucré. Le meneur d'allure des 4h30 est quelques dizaines de mètres devant moi et je serre les dents ne pas me faire trop distancer.
KM 37 (3h57'57" +71") : C'est là que tout bascule... Dès le début de ce kilomètre : un énième polder, une énième ligne droite avec une légère montée... Le groupe des 4h30 est là, une quarantaine de mètres devant mais il n'y a pas le moindre coureur intercalé, pas de spectateur non plus. La tête lâche et je marche... Erin me rattrape rapidement et m'incite à la suivre, je tente de m'accrocher.
KM 38 (4h09'09" +5'57") : Dès le début de ce kilomètre, je n'arrive pas à suivre Erin... Quand la tête ne veut plus !!! Je marche.. Muriel me dépasse et Amédé me rejoint. Il n'est pas en meilleur état que moi et nous marchons ensemble. L'avantage est que mon estomac va mieux ;-)
KM 39 (4h22'35" +12'59") : La fin de ce marathon tourne à la promenade... En fait Amédé ne se sent pas super bien et je décide de rester un peu avec lui... Nous nous arrêtons un peu... Mais Amédé préfère rester seul (et se cacher derrière une gros arbre :D). Je profite des derniers mètres (et du passage sous la "frontière" entre la Manche et l'Ile-et-Vilaine) pour me remettre à courir.

Il est là !!!
KM 40 (4h29'28" +13' 28) : C'est très dur de courir, les kilomètres semblent très longs... Il y a de nouveau quelques spectateurs sur le bord de la route et ça fait du bien au moral. Je bois très vite un verre de glucose au ravito mais je ne veux pas traîner afin de ne pas casser mon rythme.
KM 41 (4h36'15" +13'51") : Je me fais doubler par Fanny, une coureuse non voyante et son guide... Ça me donne du courage, elle ne se plaint pas alors je dois en faire autant et avancer. Je suis dans la dernière ligne droite et il y a également de nombreux coureurs qui encouragent sur le bord du chemin... Je devrais finir par arriver :D
KM 42 (4h42'45" +13'57") : Il me reste un dernier virage et c'est la ligne d'arrivée... Le Mont Saint Michel est juste face à moi... Je tiens bon et le passage à vide m'aura fait perdre 1/4 d'heure. La sono diffuse la chanson de Michel Telo... ça me donne le punch qui peut me manquer pour courir jusqu'au bout.
Arrivée (4h44'38") : J'y suis... C'est tout droit, juste là... J'aperçois Nathalie sur la gauche et je prends le temps d'échanger quelques mots avec elle... Le chrono n'a plus d'importance à ce moment. Je retourne à l'assaut de cette ligne magique... Celle qui efface toutes les douleurs, les souffrances, les galères et la fatigue... Celle qui, à peine passée, donne envie de se projeter vers la prochaine ;-)
L'aboutissement de mes longues semaines de préparation est juste là, à quelques foulées devant moi. A cet instant, tout est bonheur et fierté... Pas question de penser à la quinzaine de minutes perdues à marcher dans les polders : je suis double marathonien !!!! C'est Dominique Chauvelier qui accueille les coureurs... Je passe chercher ma médaille de finisher et je vais au ravitaillement. Je croise Fanny : je la félicite et je la remercie de m'avoir "tracté" jusque là ;-) 

Les finishers...
Je retrouve Nadège et nos deux filles et nous rejoignons Nathalie pour attendre l'arrivée de mon frère... Il fini son marathon en 5h30 et il est en galère digestive depuis le semi. Pour la première fois de ma vie de coureur, je passe au massage et, heureux hasard, je me retrouve sur la table de massage à coté de mon frangin...
Repos en famille



Ça, c'est fait ;-)
Nous finissons par rentrer chez Jean-Pierre et Michèle car nous sommes attendus pour le barbecue d'après course et le débriefing :D



Analyse d'un "échec"...

Avant tout, que les choses soient claires... il n'y a pas de drame derrière ce mot : échec. J'ai améliorer mon temps de 15 minutes et j'ai bouclé mon 2° marathon sans bobo donc ce n'est que du bonheur !!! Mais je n'oublies pas que l'objectif avoué était de finir en moins de 4h30 et il me semble important de comprendre ce qui a fait que j'ai mis plus de temps... Juste pour me donner toutes les chances de réussir la prochaine fois :D
Dans cette situation, il y a de nombreuses raisons possibles et le résultat est très certainement le mélange de plusieurs d'entre elles... Mais aller, je me hasarde à une liste (qui n'est ni exhaustive, ni ordonnée)...
Mauvaise préparation : Clairement, je n'exclues pas une mauvaise préparation mais j'ai été fidèle à moi même et à ma vision de la course à pied lors de cette préparation : j'ai pris du plaisir !!! Donc, si c'était à refaire, je referais la même prépa... Tant pis pour le chrono.
Fatigue la semaine de la course : Si je n'imagine pas changer ma "philosophie" de préparation, je pense que ma sortie du jeudi avant le marathon (10 kms à allure marathon) aurait du être plus légère (aussi bien en vitesse qu'en distance). A garder en tête pour la prochaine fois :D 
Fatigue la veille de la course : Il est vrai que nous nous sommes un peu promené sur la plage en famille le samedi... Mais je pense vraiment qu'à mon niveau, cela ne joue pas... Pas plus que la nuit sur un matelas gonflable.
Mauvais petit déjeuner : Il me semble n'avoir manger que des choses compatibles avec la course, mais j'ai souffert sur le plan digestif... Et j'avais préparé du Gatosport (qui m'avait bien réussit pour mon 1° marathon)... Prochain marathon, je petit déjeune avec Mr Gatosport ;-)
Mauvais départ : J'ai beaucoup piétiné dans la montée des 2 premiers kilomètres, mais ça m'a aussi fait du bien de doubler des gens... Et je pense que j'aurais pris un coup derrière la tête en me faisant doubler dès le départ. J'étais très bien au 30° km et je pense donc que j'ai bien "digéré" cette bosse.
Energie gâchée à papoter : Vers le 25° km, Amédé m'a fait remarquer que je parlais beaucoup... Ou plutôt que je parlais "à perdre haleine"... Et ma réponse fut sans appel, du genre "ben, oui... pourquoi je m’énerve ainsi ?" et, cela faisait quelques kilomètres que ça durait... Pas de doute pour moi, cet écart fait partie des raisons de l'échec...
Mauvaise hydratation : La aussi, aucun doute pour moi... Depuis le 25° j'ai l'estomac en vrac et je lutte... Est-ce l'eau utilisée, le gout trop sucré de mon Isostar ?? Il faudra que je trouve la solution avant le prochain marathon...
Panne de cerveau : Je pense que c'est LA raison... Je me revoit au début de ce 37° km, c'est la tête qui à lâché prise... A ce moment précis, un spectateur qui te lance un "allez Olivier" peut faire toute la différence... Même un simple regard (que l'on imagine admiratif) peut suffire... Un enfant qui tend la main... Bref, de tout petit rien qui font les grandes différences... Une pensée positive, une musique qui donne la pêche (faut que je me trouve de bons écouteurs car la musique me fait défaut dans ces moments là)... 
Sans aucune de ces petites aides, c'est juste un duel entre ma volonté et mes jambes... Cette fois, les jambes ont gagné..

La page de ce second marathon se tourne... Une page pleine de satisfactions et de fierté... Je suis desormais double marathonien et j'ai maintenant un record à 4h45 sur marathon... Vivement le prochain !!!





Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire